Si Daidy a réalisé la plupart des « clips-scopitone » existants, certains réalisateurs débutants s’essaieront au tournage de ces petits films parfois conceptualisés au-delà de la captation en décor naturel et racontant une histoire. Sur les 1800 titres constituant ce catalogue, Claude Lelouch (alors à ses débuts) en réalisera au moins 80. François Reichenbach, AlexandreTarta, Robert Valey, Alain Brunet, participeront également à cette aventure.
Les scopitones - dont les vertus premières que sont la couleur et les mises-en-scènes en décor naturels – perdent de leur originalité face à la concurrence de la télévision, de nombreux artistes maghrébins sont tournés par les PDB, et réjouissent une population d’immigrés qui peuvent enfin voir leurs idoles dans les cafés. Jusqu’en 1979, date à laquelle la machine sera retirée du circuit pour devenir un objet de collection, Daidy, cette pionnière de la télévision, s’attachera à bousculer les conventions en filmant les jeunes artistes de façon informelle sur leurs lieux de vie ou dans des décors naturels. Notons pour anecdote, le premier disque de Mireille Mathieu – « Mon credo » - qu’elle réalisera dans la petite église de St. Cloud où elle avait marié sa fille avec Dick Rivers quelques jours auparavant.
En soixante-cinq ans de carrière du music-hall au petit écran, Daidy Davis-Boyer a traversé les différentes époques de la chanson française en inventant sans cesse de nouvelles manières de la faire connaître. Elle s’est toujours efforcée de laisser une trace audiovisuelle de chacun des artistes qu’elle a accompagnés. Quel qu’ait été leur succès, (certains n’auront enregistré qu’un seul 45T), elle a constamment refusé de céder à la seule volonté des chaînes qui détenaient alors le monopole de la diffusion. En outre, elle s’est toujours battue pour conserver son indépendance. Ses archives qui demeurent sa propriété intégrale, constituent aujourd’hui un patrimoine audiovisuel considérable pour la mémoire de cet univers musical. Seules images existantes, si l’on excepte les émissions de télé conservées par l’INA, de la plupart des artistes pop, rock et variétés des années 60 et 70.